Le Covid… des deuils douloureux… Quand les mots d’adieux ne peuvent se dire en présence… - Carpentras - Irène Melet
Lundi, 16 novembre, 2020

Marie de Hennezel (Psychologue et écrivaine) dénonce cette politique de confinement strict des personnes âgées à l’heure du Covid 19, leur interdisant la présence de leurs proches avec embrassades et mains serrées…

Elle pose la question dans notre société du déni de mort, la remise en cause des acquis sur la dignité du mourir, la négation du besoin d’accompagnement de ceux qui vont mourir, la nécessité de rituels individuels et/ou collectifs pour les proches…

La vie n’est pas simplement liée à un corps,

c’est du psychologique, de l’affectif, du social, du spirituel, du démocratique c’est tout un ensemble… et une éthique de l’urgence devrait s’inspirer de toutes ces approches pour que des mesures individuelles et collectives soient prises dans les hôpitaux, EHPAD , que les équipes soignantes puissent les adaptées à la temporalité de la situation… qu’elles puissent exprimer leur humanité… elles aussi souffre à côté des personnes en fin de vie et de leurs proches…

Marie de Hennezel pose la question de la peur qui a raison de l’humain ou de l’humain qui a raison de la peur !

Thérapie – Hypnose – Méditation - Carpentras - Irène Melet

La culpabilité empêche de vivre : 

Les conséquences psychologiques pour les familles, pour les soignants témoins de détresses inqualifiables, confrontés à des mesures qui les mettaient en contradiction totale avec leurs valeurs, sont immenses. On a volé leur mort aux mourants, on a volé une expérience essentielle aux proches, qui aujourd’hui vivent des deuils compliqués, voire impossibles. Comment vivre normalement lorsqu’on a laissé un parent mourir seul, à quelques mètres de soi, parce que l’accès à sa chambre était interdit ? Lorsqu’on n’a pas pu lui tenir la main, lui dire adieu, se recueillir une dernière fois devant son visage, se réunir autour du cercueil et lui rendre hommage lors de funérailles dignes de ce nom ? On souffre de dépression, de stress post-traumatiques, on fait des cauchemars toutes les nuits. La culpabilité empêche de vivre et génère des conduites d’échec.

Beaucoup se reprochent d’avoir abandonné un parent âgé, de l’avoir laissé mourir seul, sans accompagnement. Laissez libre cours à vos émotions, à exprimer votre colère, votre chagrin afin de vous en libérer. Ce temps de turbulence émotionnelle doit être respecté. En faire l’économie risque d’engendrer de graves dépressions. Il importe enfin de se pardonner ce qui n’a pas été possible pour éviter la culpabilité mortifère et les comportements d’autopunition qui lui sont presque toujours associés.

Oui, on peut faire son deuil après :

Il y a les étapes du deuil (le choc/déni, la douleur/culpabilité, la colère, le marchandage, la dépression, l’acceptation et la reconstruction) qui prennent du temps (et dans cette situation beaucoup de temps) et puis, nous pouvons mettre en place des rituels individuels et/ou collectifs différés dans le temps pour témoigner de ce que nous aimerions aimé lui dire, faire … lui écrire, lui lire cette lettre devant une photo, une bougie , une organisation de symboles … faire des obsèques différemment dans un lieu qui fait sens, en rendant hommage, cela apaise beaucoup … Ce sont des rituels sobres et qui changent tout …

Avec force et douceur, Marie de Hennezel interroge nos dirigeants, notre société, nous-mêmes… sur la nécessité de méditer sur le sens de l’existence et sur une vie ou le devoir d’accompagnement de ceux qui vont mourir impose naturellement la présence et les mots d’adieux.Merci pour l’écriture de ce livre si fort et doux en même temps … si vous avez traversé ces épreuves, je vous invite à le lire pour avancer dans votre réflexion ou votre deuil.

Bénévole à l’association à l’accompagnement de fin de vie «l’Autre Rive» intervenant dans le Vaucluse, je vous invite à ne pas rester seuls dans la douleur de «l’attente» ou du deuil de ceux qui vous sont chers.

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